
En 2024, la mine d’or de Kibali a produit 686 000 onces d’or, générant un chiffre d’affaires de 1,4 milliard de dollars américains. Pourtant, la République Démocratique du Congo n’a perçu que 39 millions de dollars au titre de redevance minière. Cela représente à peine 2,9 % de la valeur totale. Le reste — 97,1 % — a été emporté par des multinationales, principalement canadiennes, australiennes et sud-africaines.
Comment un peuple si riche peut-il rester aussi pauvre ?
Un Code Minier trahi ou ignoré ?
L’article 71 du Code Minier, révisé en 2018, fixe la redevance minière sur l’or à 3,5 % de la valeur commerciale. Pour un chiffre d’affaires de 1,4 milliard USD, c’est 49 millions de dollars qui étaient attendus. Mais seulement 39 millions ont été déclarés. Où est passée la différence ? Qui contrôle les flux ? Qui rend compte ?
Le même Code prévoit une participation gratuite de 10 % de l’État congolais dans toute entreprise minière. Mais dans la réalité, cette disposition est mal appliquée, souvent contournée, et quasiment aucun Congolais ne détient de parts réelles dans ces sociétés. Une injustice de plus.
Et les Congolais dans tout cela ?
Prenons exemple sur l’Afrique du Sud, où les compagnies minières sont obligées de céder au moins 26 % de leurs actions aux citoyens noirs sud-africains, dans le cadre du Black Economic Empowerment (BEE). Pourquoi la RDC ne ferait-elle pas de même ?
Chez nous, les Congolais sont absents de la chaîne de valeur minière : ni au capital, ni dans la gouvernance, ni même dans les services de sous-traitance. C’est une dépossession moderne, un apartheid économique déguisé.
Il est urgent de bâtir un modèle congolais de justice économique, fondé sur :
La participation directe des citoyens et entrepreneurs congolais dans les sociétés minières,
Le développement local, par une redistribution équitable des richesses extraites du sol congolais,
Et la création d’un véritable écosystème minier national, piloté par des Congolais formés et compétents.
L’appel du peuple : une réforme profonde, patriotique et irréversible
Nous exigeons :
L’application stricte et transparente du Code Minier, en particulier de son article 71,
La renégociation des contrats miniers léonins,
L’adoption d’un modèle congolais d’inclusion économique, inspiré des meilleures pratiques africaines,
La montée en compétence et la responsabilisation des Congolais dans toute la chaîne de valeur minière.
Nous ne voulons plus des miettes. Nous voulons notre part, notre place, notre pouvoir et notre dignité.